Le marché automobile européen continue de croître en juin 2024, avec une augmentation de 3,6 % des immatriculations par rapport à l’année précédente. Volkswagen demeure leader du secteur, tandis que les ventes de véhicules hybrides montent en flèche, illustrant la transition énergétique en cours.
UNE HAUSSE NOTABLE DES IMMATRICULATIONS EN JUIN 2024
En juin 2024, 1 310 989 véhicules neufs ont été immatriculés dans l’Union européenne, au Royaume-Uni, en Islande, en Norvège et en Suisse, soit une augmentation de 3,6 % par rapport à juin 2023.
L’Allemagne reste en tête avec 297 329 unités vendues (+6,1 %). La France, malgré une baisse de 4,8 %, se classe en deuxième position avec 181 709 immatriculations, suivie du Royaume-Uni avec 179 263 unités (+1,1 %).
Certains marchés ont connu une croissance impressionnante, comme la Pologne (+20,8 %), l’Italie (+15,1 %) et l’Autriche (+25,2 %), tandis que d’autres pays, comme les Pays-Bas (–11,9 %), la Suisse (–10 %) et la Belgique (–4,1 %), ont enregistré des baisses.
LE BILAN DU PREMIER SEMESTRE 2024
Sur l’ensemble du premier semestre, 6 879 438 véhicules ont été immatriculés en Europe, soit une hausse de 4,4 % par rapport à 2023. L’Allemagne et le Royaume-Uni se distinguent avec respectivement 1 471 641 (+5,4 %) et 1 006 763 (+6 %) immatriculations. La France, avec 914 886 unités (+2,8 %), devrait franchir la barre du million d’unités dès le mois prochain.
VOLKSWAGEN EN TÊTE DU MARCHÉ EUROPÉEN
LES PERFORMANCES DES GRANDS CONSTRUCTEURS
Le groupe Volkswagen reste le leader incontesté avec 337 618 véhicules vendus en juin (+3,2 %) et 1 761 533 immatriculations sur le premier semestre (+3,4 %), représentant plus d’un quart du marché européen. Le groupe Stellantis, malgré une baisse de 1,8 % (205 884 unités en juin), se place en deuxième position, suivi des groupes Renault (+7,6 %), Hyundai (–4,2 %) et Toyota (+14,7 %).
DES RÉSULTATS CONTRASTÉS
Certains groupes ont enregistré de fortes croissances en juin, comme Volvo (+31,8 %), Saic Motor (+23,1 %) et Suzuki (+28,9 %). En revanche, des baisses ont été observées chez BMW (–2,1 %), Mercedes-Benz (–1,5 %) et Ford (–24,7 %).
LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN COURS
LES VÉHICULES HYBRIDES EN FORTE CROISSANCE
En juin 2024, les véhicules à essence ont représenté 33,7 % du marché avec 442 443 unités vendues, malgré une baisse de 3,3 %. Les motorisations hybrides continuent leur ascension avec 396 294 véhicules vendus (+24,2 %), occupant désormais 30,2 % du marché.
LES VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES ET RECHARGEABLES
Les véhicules électriques (BEV) ont enregistré 208 872 immatriculations (+0,1 %), tandis que les hybrides rechargeables (PHEV) ont chuté de 13,6 % avec 86 094 unités vendues. Les véhicules diesel continuent de décliner, avec 145 858 immatriculations (-2,2 %).
BILAN DES SIX PREMIERS MOIS DE 2024
RÉPARTITION DES MOTORISATIONS AU PREMIER SEMESTRE
Sur les six premiers mois de 2024, les véhicules à essence représentent 35,2 % des ventes totales en Europe, en baisse de 1,5 % (2 424 958 unités). Les ventes de véhicules hybrides ont augmenté de 21,2 % avec 2 057 667 unités, tandis que les véhicules électriques ont enregistré 954 094 immatriculations (+1,6 %).
UNE CROISSANCE EN DEMI-TEINTE POUR LE MARCHÉ AUTOMOBILE EUROPÉEN
Le marché automobile européen montre des signes de reprise, avec une croissance prévue de 2,2 % en 2024 et de 4,1 % supplémentaires en 2025, reflétant une évolution positive mais modérée. Toutefois, cette croissance s’accompagne d’un défi majeur : le basculement vers des canaux de vente moins rentables, tels que les remises et les tactiques de location, imposés par une demande affaiblie et la crise du coût de la vie.
En parallèle, l’électrification du parc automobile connaît un ralentissement. Le battage médiatique autour des véhicules électriques (BEV) s’est calmé, avec une stagnation attendue pour 2024, marquée par une baisse de 2,5 % des immatriculations BEV. La transition vers une adoption plus large des BEV dépendra en grande partie de la réglementation stricte sur le CO2 prévue pour 2025, qui devrait stimuler le marché avec des objectifs plus ambitieux en termes d’émissions.
Les constructeurs devront ajuster leurs stratégies face à des objectifs de réduction des émissions de CO2 de plus en plus stricts. La nécessité d’atteindre une part de marché de 23 % pour les BEV et de 8 % pour les PHEV d’ici 2025 exercera une pression supplémentaire sur le secteur pour accélérer la transition énergétique. Cependant, cette transition reste freinée par le manque d’infrastructures de recharge adaptées et le retrait progressif du soutien gouvernemental dans certains pays.
En conclusion, bien que le marché automobile européen affiche des perspectives de croissance modérées, il est confronté à de multiples défis : le passage d’un marché de vendeurs à un marché d’acheteurs, l’adoption ralentie des véhicules électriques et les contraintes réglementaires strictes en matière de CO2. Le succès à long terme dépendra de l’équilibre entre la régulation, le soutien aux consommateurs et les avancées technologiques, notamment dans l’infrastructure de recharge, qui seront déterminantes pour la généralisation des BEV.